It should've been me | Lavande Morte.

Le ciel était d'une noire couleur de suie, et la lune était comme inexistante, disparue derrière un mur de plomb, le vent sifflait fort, fouettant le camp. Il n'y avait aucun autre bruit que les rafales permanentes qui frappaient les roches, on percevait seulement les faibles respirations régulières des félins du clan dans ce vacarme. Lavande Morte ouvrit ses yeux bleus, réveillée par le chahut du vent, elle était pelotonnée dans son nid de mousses, frigorifiée par la fraicheur de la nuit. Un frisson froid la parcourra. Elle ne s'habituerait donc jamais au climat montagnard, elle qui avait en partie grandi bien au-delà des sommets. Elle se recroquevilla sur elle-même, enroula sa queue autour d'elle-même, ferma ses paupières, et tenta difficilement de se rendormir malgré le chaos qui régnait en maitre dehors. C'était peine perdu, elle jura silencieusement.

Elle décida de se lever, et de se dégourdir un peu les pattes. Après tout, elle n'arriverait pas à fermer l’œil de la nuit dans ses conditions. Elle n'avait pas encore passé le seuil de la tanière qu'elle remarqua une silhouette dans la pénombre, à l'entrée de l'antre du chef. Elle ne broncha pas et observa le meneur, pourquoi n'était-il pas en train de dormir paisiblement dans sa tanière ? Il se déplaça vers la sortie du camp en marchant. La femelle se questionna, curieuse, que pourrait-il faire en plein milieu de la nuit  en dehors du camp ? Elle s'avança à pas feutrés du meneur, sans faire un bruit, bloquant sa respiration, le vent était de son coté et ne la dénoncerait pas de son odeur. Elle se résout à le suivre si celui-ci choisissait de quitter ce lieu. Était-ce mal ? En aucun point, selon elle. Lavande Morte examina le félin, et elle put distinguer avec surprise, que ses yeux d'un bleu envoutant étaient mouillés. Stupéfaite, la femelle se rapprocha, elle était repérable facilement, mais il ne la vit pas, certainement dans ses pensées. Il prit la décision de sortir du camp, une balade nocturne ? Elle le suivit au pas, jusqu'à arriver au bain de boue. Il n'avait toujours pas remarqué sa présence, et c'est alors qu'elle décida de se faire repérer. Même si elle se trouvait a une bonne dizaine de queue de lui, son oui allait forcément lui indiquer sa position. Elle marcha bruyamment sur des branches sèches, puis attendit une quelconque réaction de son meneur.

© Codage Lavandes

Le ciel était d'un noir sans étoiles, sans que personne ne puisse aider Étoile des Blizzards. Plongé dans ses pensées, l'odeur de Lavande Morte ne lui vint pas tout de suite à la truffe mais dès qu'elle marcha bruyamment sur une branche, sûrement fait exprès, le meneur compris qu'elle était là. Son odeur était bien présente mais ce qui l'avait caché était plutôt l'odeur du bain de boue. D'habitude, Étoile des Blizzards se jette dedans, il adore cela. Mais aujourd'hui, non. Il ne sait pas quoi faire, il ne sait plus quoi faire. Il n'arrive même plus à dormir. En réalité, lorsqu'il rêvait, ce n'était pas ce qui c'était réellement passé. C'était ses pensées qui lui jouait des tours. En fait, lorsqu'il était petit, vers l'âge de trois lunes, il avait fait une escapade avec Petit Laurier et Petit Jumeau. Lorsqu'un bruit sourd les fis sursauter, les chatons s'étaient séparé. Les deux frères et soeurs s'étaient retrouvés dans une clairière lorsqu'un couple d'aigles les avait pris avec eux. Depuis, on ne les avais jamais revu mais la mère de Étoile des Blizzards lorsqu'il était encore "Petit Blizzard", elle lui avait dit qu'il était mort.


Le meneur sécha ses larmes d'un coup de pattes sur le visage et se tourna tranquillement vers Lavande Morte. Elle avait dû attendre un moment, le moment de la réflexion du leader avant qu'il se retourne. Là, maintenant qu'il était retourné, maintenant qu'il était sortit de ses pensées, il pouvait parler. Sa conscience avait repris le cours des choses, ce qui lui permettait de suivre ce qu'on lui disait. Oui, ça y était. Il était revenu à la réalité.
Le temps qu'il se tourne vers un de ses guerrières, il prononça ses paroles puis se vit être tourné totalement vers une excellente combattante et chasseuse à ses yeux. Enfin, il était tous comme ça à ses yeux. C'était le point de vue du matou, toujours un point de vue positif. C'était plutôt bien.


« - Que fais-tu ici à une heure si tardive ? » lanca-t-il.